Le principal adjoint soupçonné de s'être poignardé

En novembre, cet employé d'un collège de Pierrefitte-sur-Seine avait été retrouvé blessé. Mardi, il a été placé en garde à vue.



A l'époque, Nicolas Sarkozy avait "souhaité que toute la lumière (...) afin que les auteurs de cet acte barbare puissent être identifiés et arrêtés.





L'affaire avait suscité l'émoi de la classe politique, Nicolas Sarkozy en tête. C'était le 10 novembre dernier. Le principal adjoint du collège Pablo-Neruda de Pierrefitte-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis, avait été retrouvé poignardé, gisant dans un état grave par le gardien de l'établissement. Dans un état grave, il avait été transporté dans un service de réanimation.

Aujourd'hui, selon des sources judiciaires citées par l'AFP, la police soupçonne cet homme, âgé de 44 ans, de s'être lui-même blessé. Il a été interpellé mardi à Saint-Denis-de-La-Réunion, l'île dont il est originaire et où il était en convalescence. Mohammed Abdallah a été placé en garde à vue dans des locaux de police pour des faits présumés de "dénonciation d'un crime ou un délit imaginaire ayant exposé les forces de police à d'inutiles recherches", a précisé la source judiciaire, confirmant une information de RMC.

Une réunion sur la sécurité

Selon les premiers éléments d'enquête, le soir des faits, vers 21 heures, le principal adjoint et le gardien étaient sortis pour trouver l'origine d'un bruit suspect, l'adjoint précédant de peu le gardien. Ce dernier avait ensuite trouvé Mohammed Abdallah derrière un bâtiment, dans l'enceinte de ce collège de 550 élèves classé en zone "prévention violence".

A l'époque, le président de la République avait "souhaité que toute la lumière soit faite sur les circonstances du drame, afin que les auteurs de cet acte barbare puissent être identifiés et arrêtés". Nicolas Sarkozy avait également provoqué une réunion sur la sécurité de ce collège vulnérable aux intrusions et aux attaques (jets de cocktails Molotov et voiture-bélier incendiée en avril et mai 2006).

Une nouvelle affectation douloureuse

Le lendemain des faits, le ministère de l'Education nationale avait indiqué que le principal adjoint avait été agressé alors qu'il surprenait une ou deux personnes entrées dans l'enceinte du collège. "L'ensemble du dossier donne à penser qu'il n'y a pas eu l'intervention d'un tiers", a affirmé mardi à l'AFP la source judiciaire.

Selon les premiers éléments de l'enquête communiqués le 12 novembre à la presse par le procureur de la République, Mohammed Abdallah avait été blessé par un couteau de cuisine de 25 cm retrouvé sur place. Des examens papillaires et des recherches ADN avaient été demandés. Père de deux enfants, il était adjoint depuis la rentrée 2007 dans ce collège, après un poste administratif à l'université de La Réunion. Selon une source proche du dossier, il vivait mal cette nouvelle affectation, loin de sa famille restée à La Réunion.